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MON RECUEIL A NAÎTRE

Mon futur, mon rêve, mon avenir, c'est mon recueil à naître dans les douleurs de la conception et de l'enfantement. La sage-femme ne prévoit pas de complications. Il se présente bien. Les contractions sont fidèles au rendez-vous et se font régulières. Très attendu et en douceur, il bravera les vents contraires, traversera les océans, escaladera les sommets vertigineux, trouvera son chemin parmi les écueils et les parcours tracés en labyrinthe. Un balbutiement, un frémissement, une onde de fierté annoncent sans coup férir une heureuse naissance.

Critique de Bernard Dupuis pour Rêves d'ailleurs

« Un peu de poésie à l’heure de l’écrasante puissance de la bêtise ». C’est avec cette phrase de Fabrice Luchini dans la tête que j’ai entamé la lecture de « Rêves d’ailleurs » avec le sentiment merveilleux d’ouvrir un tiroir à secrets. Envie de m’octroyer un plaisir simple, de profiter du présent, d’écouter le silence des mots, de rêver tout simplement. Envie surtout d’un instant de bonheur, d’un instant d’éternité. Les règles de la prosodie étant trop compliquées pour moi, je ne m’y suis guère attardé, préférant de loin me laisser bercer par la musicalité et le rythme des mots, me laisser envahir par l’émotion. Sans émotion, sans notion de partage, la poésie n’existe pas, elle reste hermétique, ennuyeuse et inaccessible pour beaucoup. La poésie d’Anne Stien me touche l’âme et le cœur parce qu’elle me fait vibrer, qu’elle me rappelle que je suis ouvert à la beauté, à la chaleur, que je suis vulnérable dans ma solitude et qu’elle réveille en moi des milliers de souvenirs. C’est un

REMINISCENCE

C'est la fête au village. J'ouvre ma fenêtre. Le son arrive jusqu'à moi. Dans la cour de l'ancienne école, tandis que je ramasse le linge gorgé de soleil, un écho indistinct me parvient..Je m'immobilise pour mieux entendre. Les fenêtres murées s'éclairent laissant entrevoir des ombres qui vont et viennent. Les cordes à linge d'aujourd'hui se détachent de leur ancrage  et font sauter les petites filles en tablier noir bordé de rouge; Elles chantent une comptine. Les tresses de leurs cheveux dansent dans leur dos. Les billes multiolores roulent aux pieds des garçons. Quand la cloche sonne, les enfants se mettent en rang en silence. Il y a des classes communes. Certaines matières sont enseignées pour tous. D'autres font l'objet d'un cours à part. Je me souviens des récitations dites ensemble avec toujours la même intonation. du cours de solfège et de l'énoncé des problèmes de baignoires et de trains. J'oublie le redoutable système
Extrait du "Moineau", recueil de nouvelles aux Editions Langlois Cécile et sur AMAZON "Eux, les adultes, les gens raisonnables, enfin les autres, ceux qui font semblant de ne pas remarquer mes contusions diverses, un œil maquillé en bleu, une lèvre boursouflée, ceux-là, les vernis, les prétentieux et les parvenus, je les méprise totalement. Leur façon de m’ignorer me prouve que je sors du lot, je suis à part, comme une plante qui a germé sans eau, sans soin particulier et qui s’octroie la première place dans le bosquet fleuri. Je dis cela mais je sais qu’on ne peut pas se comprendre. Faut pas m’en vouloir, je suis comme ça. Sombre et lumineuse, gaie et triste, silencieuse et bavarde. Lorsque je passe d’un état à l’autre, je branche ma musique et je danse. L’autre jour, je suis tombée sur un poème de Lamartine. Le lac… J’ai eu envie de plonger dans cette eau tentatrice. J’ai lu à voix haute les vers sublimes. Ça faisait une mélodie d’enfer ! La beauté de l’écrit

UN SAC de Solène Bakowski

D'abord il y a le style, percutant, imagé, sans complaisance. Les personnages vivent leur errance dans un univers clos. Il faut toucher du doigt l'horreur pour que la porte s'ouvre sur la rue, ses pavés, ses abris, ses rencontres. Les pages se tournent avec impatience tant l'auteur réussit l'exploit de nous tenir en haleine jusqu'à la fin. Ames sentibles s'abstenir. Il y a quelques scènes surréalistes. Des sentiments mêlés de stupeur et de compassion nous envahissent. Le temps n'existe plus. Encore un chapitre, puis un autre, il est tard mais pas question de s'endormir. Solène Bakowski signe un petit chef-d'oeuvre.    

UN CARROUSEL SUR LA MER Bernard DUPUIS

UN CARROUSEL SUR LA MER, DU SANG ET DES COQUELICOTS De Bernard Dupuis Aux Editions Langlois Cécile L’originalité du thème, la qualité de l’écriture, la densité des émotions ressenties, le fait que le personnage principal soit privé de la vue, tout cela nous interpelle. Le mystère entoure la dame inconnue, à la fois confidente et amoureuse, fantasme d’un homme sans regard extérieur mais combien subtil et profond tant il est vrai que l’imagination des sens est infinie. On ne peut s’empêcher d’évoquer le film « Parfum de femme » où Vittorio Gassman nous éblouit par son excellente interprétation. Au final, le roman de Bernard Dupuis frappe en plein cœur. Il incite à l’introspection et balaie d’une rafale de mots tout ce que l’être humain tente d’édifier.   Il nous est alors évident que les forteresses, les palais, les gratte-ciel, les bastides ne sont que de hauts murs stériles. Nous sommes bien en littérature. Aucun doute n’est permis. Et puis il y a Mozart. Ann

LE BOIS FLOTTE

Bonjour, Tandis que Vals danse sur les accords de la valse à mille temps, en devenant rouge de colère, rendez-vous compte, les éleveurs élèvent la voix, les agriculteurs crient au secours, la sécheresse climatique avance, Pôle Emploi embauche, les usines débauchent, sur les plages non abandonnées, coquillages et crustacés font grise mine, sous le soleil exactement, pas n'importe où, tandis que la moutarde de Dijon monte au nez de Holl ande dont le pantalon trop court remonte quand il éternue. Eh oui il ne savait pas que la moutarde pique au nez ! Alors que dire des picaillons qu'on distribue en urgence sans approfondir la situation, que dire des people qui ancrent leur yatch en baie de Cannes en rejetant leurs déchets, que dire de tout cela, je vous le demande ? Plus sérieusement, où va-t-on, car on y va, mais il manque la direction à prendre et un plan détaillé. On flotte dans une ambiance houleuse, ça tangue, le décor est planté : le bois flotté a de l'