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Articles

Affichage des articles du décembre 7, 2014

LIBERTE

Liberté, en ton nom, combien de meurtres, combien d'aveux sous la torture, combien de familles éplorées, combien de massacres, combien de tyrans avides de pouvoirs, combien de survivants, combien de blessés, combien de fous, combien de destructions, combien de vies brisées, combien de larmes, combien d'attentes vaines, combien d'espoirs déçus, combien de cauchemars sanglants, combien de rêves étranges, combien d’utopies manichéennes, combien de résurgences désespérantes, combien de cataclysmes mortels, combien de temps encore avant que se perde à jamais l’humanité. Serge Lazarevic . .

Discours de P. Modiano Pour le prix Nobel du 7 Décembre 2014

Je voudrais vous dire tout simplement combien je suis heureux d’être parmi vous et combien je suis ému de l’honneur que vous m’avez fait en me décernant ce prix Nobel de Littérature. C’est la première fois que je dois prononcer un discours devant une si nombreuse assemblée et j’en éprouve une certaine appréhension. On serait tenté de croire que pour un écrivain, il est naturel et facile de se livrer à cet exercice. Mais un écrivain – ou tout au moins un romancier – a souvent des rapports difficiles avec la parole. Et si l’on se rappelle cette distinction scolaire entre l’écrit et l’oral, un romancier est plus doué pour l’écrit que pour l’oral. Il a l’habitude de se taire et s’il veut se pénétrer d’une atmosphère, il doit se fondre dans la foule. Il écoute les conversations sans en avoir l’air, et s’il intervient dans celles-ci, c’est toujours pour poser quelques questions discrètes afin de mieux comprendre les femmes et les hommes qui l’entourent. Il a une parole hésit