Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du avril 6, 2014

ABIMES

Ce soir-là, je me sentais guillerette. Grimpant les escaliers quatre à quatre, je cherchai, au fond du sac fourre-tout, mon trousseau de clés. J’étais sortie tôt de l’institut privé où j’enseignais la psychologie à des jeunes gens plein d’avenir. J’avais envie de flâner, profitant encore du soleil embrasant le ciel.   En fin de journée, je m’attelais à des tâches prosaïques. Aujourd’hui, le repassage n’attendait plus que moi. Je pensais déjà au thé brûlant que je dégusterai en silence. Le voyant rouge du fer à repasser me fixerait, imperturbable et incitatif.  Dès mon entrée dans l’appartement, je sentis que quelque chose n’allait pas. Une odeur indéfinissable m’emplit les narines, une odeur pesante, évoquant l’absence, une odeur qui me serra la gorge sans aucune raison apparente. Je parcourus les pièces en posant mes affaires ici et là. Le malaise persistait. L’angoisse s’insinua en moi, me glaçant petit à petit. Je n’avais cependant aucune   raison   valable de m’inquiét